Une ITE de classe mondiale

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Fordaq JT
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Parmi eux, on remarque Marc Ménard de l’agence Equateur, qui a grâce au Panobloc de Techniwood pu sauver les tours de Sarcelles et ainsi aussi éviter le relogement de ses habitants. Marc Ménard a travaillé avec Ecologgia pour la surélévation de la rue Decaen à Paris, il connaît le groupe Techniwood sur le bout des doigts mais n’a pas pris le RER D pour faire de la figuration : « Je suis sur une opération où le maître d’ouvrage veut une solution en Panobloc pour la rénovation thermique. On attend encore la massification de ce procédé pour en réduire les coûts, car ces derniers sont entre 30 et 50% au-dessus des ITE classiques. Mais il se trouve que le maître d’ouvrage dispose de fonds grâce aux plans de relance ». Que vient voir Marc Bénard, l’un des meilleurs enseignants des écoles d’architectures ? La fixation des panneaux sur la façade, leur emboîtement, il connaît. Mais il sait aussi que le diable se loge dans les détails. A Vigneux, la façade d’origine, dont les menuiseries ont déjà été remplacées une fois, marque les refends en béton comme des lignes verticales qui contrecarrent l’aspect horizontal de la barre en R+3. L’agence Magendie n’a pas l’intention de respecter ce dessin, mais plutôt de déstructurer une façade très lisse par la couleur. Pour cela, les refends sont prolongés par une épine en plaques de plâtre surmontées d’un tampon en laine de roche. Le panneau acheminé par la grue vient compresser ce tampon. L’habillage intérieur de cette jonction qui fait parfois le séparatif se réalise en bois.

Avec le groupe Techniwood, la réhabilitation énergétique atteint des sommets. Il y a d’abord ce panneau Panobloc unique au monde, qui croise par collage une ossature en bois et l’isolation, de façon à constituer des panneaux rigides, ici de l’ordre de 1,2 tonnes, d’une épaisseur de 15 cm, d’un R de 3,85 sans pont thermique. Le système permet un emboîtement très simple du panneau de dessus sur le panneau de dessous. La cadence de pose des panneaux est infernale. Simplement, plus les panneaux sont larges, plus il faut élargir les nacelles. Et quand on monte trop haut, car le Panibloc est bardé de PV qui lui permettent de monter très haut, il faut recourir à de grandes nacelles.

Ce procédé a été peaufiné depuis dix ans et expérimenté à grand échelle dans de multiples situations. Et il a toujours suscité l’avis que c’est très bien mais trop cher. C’est vrai que pendant ce temps le marché de l’ITE était presque exclusivement capté par les solutions d’isolant sous enduit, d’abord le PSE et maintenant un hybride PSE/laine de roche qui vire souvent directement à la laine de roche. Ou bien à la laine de bois, mieux lotie en termes de FDES, ce qui fait que le Pavatex n’est plus livrable avant de longs mois et que Soprema est en train de construire une seconde usine de fabrication à Golbey.

Le Panobloc n’est pas tout. Souvenons-nous, il y a dix ans environ, également, plusieurs projets de recherche européens se penchaient sur le scannage de façades par nuages de point, afin de transmettre à la préfabrication des cotes justes. Maintenant, ça marche ! Et Techniwood est même en train de tester avec l’aide de l’ADEME comment robotiser les fixations en réutilisant le théodolite en projection.

L’approche de Techniwood n’est pas vraiment de réduire les coûts au prix de l’ITE classique. Selon Dominique Pelissier l’outil de Rumilly tourne tout seul, du moins pour les murs opaques. A présent, il doit être amorti, aucun concurrent direct eu Europe sur ce créneau, la belle histoire ! Pour une fois ce sont les Français qui se placent dans la situation allemande. Car pour le bois collé ou le CLT, cela a été l’inverse, les Français s’y mettent quand les Allemands ont amorti et pour s’en sortir, il faut appuyer à fond sur la touche bois français. Seul bémol, Techniwood n’est pas une PME allemande, elle n’a pas l’ADN de partir à la conquête du monde. De Rumilly elle pourrait tenir la dragée haute à l’Italie, la Suisse, voire le sud de l’Allemagne. Elle pourrait vendre son procédé en franchise au Japon, aux USA etc. Ou bien quelqu’un pourrait racheter le groupe à prix d’or pour le faire. Mais non. Ce n’est pas encore le moment. Et puis, il ne faut pas se focaliser, ni sur le Panobloc, ni sur les nuages de points. L’aspect principal de la réussite est l’exécution du chantier. Il faut autant de temps pour préparer un chantier comme à Vigneux, je veux dire préparer l'une des nombreuses petites barres (327 logements au total), que pour poser les panneaux. Par ailleurs, ces réhabilitations s’inscrivent la plupart du temps dans une démarche plus générale, qui fait qu’ici l’action est orchestrée par EBPS. Bref, un chantier en sous-traitant d’EG, ce qui demande beaucoup de doigté. Sans ce savoir-faire chantier, cette flexibilité assurée par les équipes de Marc Lemaître, directeur d’Ecologgia, la meilleure usine ou le meilleur procédé du monde ne vaudrait rien.

Mais on n’est toujours pas arrivé au bout. Car il faut un petit quelque chose en plus pour faire bouger une centaine de professionnels le 27 juillet à Vigneux sous la pluie. Certes, on va voir une démonstration. Non seulement la pose a été retardée de vendredi à mardi, mais en plus, le bâtiment en question s’en trouve achevé et il n’y a pas loin un autre achevé à 99%. C'est très pédagogique. La pose des panneaux est si rapide qu’on y assiste de bout en bout, avec explications de toute l’équipe en sus, le maître d’ouvrage, l’architecte, l’entreprises générale et le groupe Techniwood. C’est sympa, complet, instructif et rapide. Et quand on regarde la qualité du dossier distribué, la façon dont sont gérés les registres des visites, les casques et gilets, on comprend qu’il y a là une belle machine de communication qui s’est mise en place parallèlement au cours de ces dix dernières années et qui dépend toujours de la même personne, Dominique Pelissier, directeur développement de l’agence Ile de France mais en fait bien plus que cela. Un grand professionnel, abordable, compétent, jamais en défaut de fournir une appréciation sur la situation du marché. Le groupe Techniwood a un visage et il est sympathique. Ce n’est pas celui d’un fabricant hautain qui ne demande qu’à balayer ces contrefaçons des chantiers par la production de petites boîtes. C'est celui d'un acteur de la construction bois à part entière et qui fait honneur à la profession.

Le groupe Techniwood en a bien eu besoin, de ce Dominique Pelissier sympathique, face à la bronca de la profession du bois, ne serait-ce qu’en Savoie, aux objections de toute sorte, et aux implications tragiques du choix voulu d’outils de production français. Et pourtant, petit à petit, on a vu se constituer avec le Groupe Techniwood un acteur qui correspond exactement à ce dont on rêve dans la filière bois : innovant, doté d’un site de fabrication performant, bien introduit et capable de s’adapter à la réalité des chantiers. La filière bois s’apercevra de sa pépite quand un fonds de pension aura mis la main dessus. Et un jour, on dira : ce que la filière bois devait faire, eh bien, c’est précisément ce que le groupe Techniwood a fait contre vents et marées.

Entre temps, le premier ministre Castex vient de décider, juste après le 10e Forum International Bois Construction, de rajouter une centaine de millions d'euros aux 200 déjà engagés dans le plan de relance. La répartition doit se faire par des Assises où la filière doit se montrer solidaire, mais il est bien clair que la question à résoudre avec cette rallonge, c'est la façon de faire en sorte que la construction bois française puisse faire face aux enjeux de la RE2020 et du climat. En gros, selon Nicole Valkyser, organisatrice du Forum, en entretien avec le président Macron, l'Allemagne a aidé à la constitution d'une centaine d'entreprise de construction bois solides qui sous-tendent le développement continu de la construction bois en Allemagne depuis de longues années (la part de marché n'est pas de 6,5% comme en France, mais de plus de 20%, et depuis dix ans, le gap franco-allemand s'est accru). En gros, il faudrait une centaine d'entreprises comme le groupe Techniwood, placée sur des créneaux utiles comme l'est l'ITE, dotés de technologies de pointe et pas du tout venant, capables de produire et de s'acquitter des chantiers complexes. Mais la grande question est : comment générer cela en un tournemain ? Pour l'instant, les constructeurs français sont au bord de la crise de nerf à cause des mouvements d'exportations de sciages. La première grande question, avant de fabriquer des Techniwood à gogo, sera de pérenniser les approvisionnements, notamment en sciages secs d'ingénierie et en panneaux. Et ce n'est pas une mince affaire. Car la pénurie de sciages n'est qu'un aspect, il y a aussi des pénuries sur d'autres éléments ou composants, à l'échelle mondiale, comme actuellement les colles, explique Dominique Pélissier. Au moins conviendra-t-il de fixer un cap et de le suivre, ce qui n'est pas du tout le cas, à peu près depuis toujours.

 

Légendes : Where is Mark ? L'agence Magendie Architectes ; Dominique Pelissier ; Xavier Martel de Elogie Siemp, responsable réhabilitation ; Sébastien Bitoune conducteur de travaux EBPS et Thierry Pouzet PDG de EBPS ; Jérémy Smagghe conducteur de travaux Ecologgia ; La destination des deux derniers panneaux ; Les deux derniers panneaux ; L'acheminement d'un panneau par grue ;

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Didier Goy
Bonjour, Inventeur de Panobloc, j'avoue une certaine fierté à la lecture de cet article. Respect et bravo aux frères Pelissier pour leur persévérance. Didier Goy